Êtes-vous à l’aise avec la rubrique « Comment les éventuelles questions éthiques seront-elles prises en compte, les codes déontologiques respectés ? » du PGD ? Les réponses que me donnent les chercheurs et chercheuses sont extrêmement variables, et convoquent pêle-mêle une éthique individuelle de la recherche, la charte de déontologie des métiers de la recherche, ou des codes éthiques professionnels (comme le code de déontologie des psychologues) qui ne disent finalement pas grand chose en matière de données.
Le plus gênant (pour moi) est qu’au nom de l’éthique, on en vient à justifier tout et son contraire en matière de données. L’article Wikipédia sur le code de déontologie des psychologues en donne un exemple :
La référence aux codes de déontologie crée souvent de graves confusions, comme en témoigne le cas décrit dans l’ouvrage de Dana CASTRO & al. (Pratiques déontologiques en psychologie Hommes et Perspectives 2001) au chapitre Un psychologue à l’Éducation Nationale p. 219-225 où la psychologue, en application de règles déontologiques, dénie au père d’une élève qu’elle a suivie, son droit d’accès au dossier psychologique, au motif qu’il pourrait en faire mauvais usage.
En matière de science ouverte, par exemple, on m’a déjà opposé « l’éthique de l’entretien » pour refuser la diffusion des données d’entretien anonymisées. Alors même que le travail de Rebecca Campbell démontre qu’une éthique de l’entretien est une éthique du partage (les personnes interrogées souhaitant que leur témoignage puisse être le plus utile possible).
On se retrouve donc à opposer deux conceptions différentes de l’éthique, et bien que ce soit intellectuellement très intéressant, c’est assez stérile en pratique.
Et vous, quelle est votre expérience et qu’en pensez-vous ?